14 sept. 2012

Le vélo dans l'avenir de nos villes

Si aujourd'hui le prix de l'essence atteint des sommets, chacun s'accorde pour reconnaître que cette évolution est durable et inexorable. Les défis de la mobilité nous imposent de changer de paradigme.

La place du vélo dans nos agglomérations constitue un levier pour la transformation de nos villes. Le vélo est non seulement un mode de déplacement essentiel, c'est également un outil d'aménagement des espaces urbains et des territoires. Et de ce point de vue, la France accuse un retard alarmant.

A titre de comparaison, quand les Français parcourent en moyenne 75 km à vélo par an, les Allemands et les Belges sont autour de 300 kilomètres. Les Danois, quand à eux, qui dépassent allègrement les 900 kilomètres.

ET POURTANT !

Pendant plus de 25 ans, ce sont nos impôts qui ont payé l'achat de nos voitures. Cela a couté (et coûte encore) des milliards aux contribuables. Souvenons-nous des balladurettes, des jupettes, des primes à l'achat et autres incitations pour l'automobile. Pendant des décennies, l'obsolescence programmée l'a été avec l'argent public. Les voitures étaient encore en état mais les primes les amenaient directement à la casse. Qu'on en juge : à lui tout seul le dernier plan national qui a pris fin en décembre 2009 comportait plus de 220 millions d'euros de primes à la casse, l'appui au crédit automobile à hauteur de 1 milliard d'euros et 300 millions d'euros pour le démarrage du fonds d'investissement ad hoc....

Cet été, le plan de soutien à l'automobile initié par Arnaud Montebourg au-delà des intentions affichée ne peut faire l'objet d'un chiffrage précis ; c'est néanmoins un "investissement" de 490 millions d'euros pour les finances publiques en 2013, "en grande partie compensé" par les malus pour les véhicules polluants.

En bout de course (sic) le gouvernement précédent avait annoncé dans un pseudo plan national vélo fin janvier une mesure phare définissant .... La dimension enfin règlementaire d'un panneau attendu depuis plus de 14 mois et permettant dans nos villes, le tourne-à-droite pour les cyclistes.

Tout ça pour ça ! Aujourd'hui, le gouvernement doit prendre toute la mesure de l'importance du vélo. Il constitue une réponse pragmatique, efficace et économique à une part des défis des déplacements de nos concitoyens..

Le ministre des transports doit prendre la mesure de l'investissement des près de 500 millions d'euros que les collectivités ont consacrés en 2009, aux politiques en faveur du vélo (pistes cyclables, aménagements urbains, stationnements, services .....). Le budget de l'Etat pour ces mêmes politiques s'élevait péniblement à 15 millions d'euros alors même que les recettes (principalement fiscales) liées au vélo s'élevaient à 621 millions d'euros pour le compte de l'Etat. ( Grand Angle- Economie du Vélo, parue en juillet 2009). A titre de comparaison, la diminution de 2 cents du prix de l'essence équivaut à une perte de 1 milliard d'euros dans le budget de l'Etat.

UN ENJEU POUR TOUS

Le vélo est un levier essentiel pour relever les défis des politiques de déplacement et d'égalité des territoires.

C'est d'abord le défi de la mobilité. En 2012, 50 % de nos déplacements de moins de deux kilomètres se font en voiture. Un tiers des écoliers va à l'école située à quelques centaines de mètres du domicile en voiture. Le droit à la ville pour tous, le droit pour chacun d'accéder à son lieu de travail, de scolarité ou de loisirs passera de plus en plus par des modes de déplacements "actifs".

C'est aussi le défi du pouvoir d'achat. Le budget "transports" est aujourd'hui en 2e position dans le budget des ménages et des familles. L'usage régulier du vélo fait partie des réponses fortes et durables quant au pouvoir d'achat de tous nos concitoyens.

C'est également le défi de la santé. A l'heure où plus de 15 % des Français souffrent de maladies liées à l'inactivité (obésité, diabète, maladie cardio-vasculaire), le vélo au quotidien, en tous cas régulier, est source de bienfaits en terme de santé publique et ouvre un champ d'économies réelles dans le financement de la protection sociale. Face à la pollution de l'air et aux dégâts sanitaires issus des particules fines des moteurs diesel, l'usage du vélo contribue à l'amélioration nécessaire de la qualité de l'air. D'après le ministère de la santé, le vélo contribuerait à une économie annuelle de 5 milliards d'euros pou le budget de la protection sociale.

C'est le défi de l'énergie. Du pétrole inépuisable et bon marché nous sommes passés à une énergie rare et chère. L'usage du vélo facilite la transition dans les modes de déplacement tout en diminuant notablement la facture énergétique qui pèse aujourd'hui pour 45 milliards dans la balance commerciale. C'est aussi le défi de l'espace. Les aménagements pour les vélos (pistes, cheminements, stationnement...) ne requièrent que peu de notre espace, denrée de plus en plus rare dans nos villes et nos territoires. De plus ils sont peu coûteux comparativement aux budgets des infrastructures routières et autoroutières.

C'est enfin le défi du vivre ensemble car l'usage du vélo permet de développer des liens quotidiens apaisés entre usagers de l'espace urbain. Il contribue immanquablement à plus de convivialité, d'humanité, de rencontre et d'échanges.

DES PRIORITÉS STRATÉGIQUES

Pour conforter et dynamiser l'action des villes et des agglomérations en matière de développement de l'usage du vélo, l'Etat doit prendre des décisions claires sans dépenses supplémentaires.
La refonte du code de la route en code de la rue afin de sortir de cette culture réglementaire automobile pour enfin redonner la priorité aux usagers les plus fragiles et vulnérables des espaces publics.

L'affectation aux aménagements cyclables de 10 % des budgets d'investissement consacrés aux infrastructures liées aux déplacements (routes, autoroutes, contournantes...) La mise en place de mesures fiscales incitatives, comme pour les autres modes de déplacement, pour l'achat et l'usage du vélo (trajet domicile travail). Mesures qui, de plus, structurent et confortent les filières locales de conception, production, montage et entretien des bicyclettes.

Si, à Strasbourg, 14 % des déplacements se font à vélo, record français, ce chiffre s'élève à 27 % à Karlsruhe (au pays de l'automobile) et à 32 % à Copenhague (au bord des grands froids pluvieux de la mer du Nord).

Ces mesures balisent clairement la piste que doit prendre, en France, le vélo sous toutes ses formes avec un vrai Plan National Vélo qui inverse les logiques actuelles des mobilités et déplacements. C'est l'enjeu que nous défendons localement et au plan national en tant qu'élus écologistes. Nous sommes d'ores et déjà prêts à y contribuer.

Alain Jund, adjoint au maire de Strasbourg
Catherine Hervieu, vice présidente de l'agglomération de Dijon
Rudy L'Orphelin, adjoint au maire de Caen
Clément Rossignol, vice orésident de la communauté urbaine de Bordeaux.

Alain Jund, Catherine Hervieu, Rudy L'Orphelin, Clément Rossignol
Journal LeMonde.fr du 06.09.2012 à 09h15

6 sept. 2012

L'enjeu de la réhabilitation thermique des logements - Sud Ouest du 27 aout 2012


Les constructions neuves sont soumises à une réglementation qui garantit une consommation d'énergie sans comparaison avec une grande partie des constructions existantes. La réhabilitation thermique du parc privé est, en Aquitaine comme ailleurs, un enjeu important à trois dimensions : sociale, économique et environnementale.

Il est peu probable que le prix de l'énergie n'explose pas dans les années à venir, alors que l'offre d'une énergie « peu chère » diminue et que la consommation augmente, notamment avec l'élévation bienvenue du niveau de vie des pays émergents. Il y a donc urgence à se préoccuper de cette question, d'autant que le logement représente un secteur important des émissions de gaz à effet de serre. Selon une étude récente, 3 400 000 ménages seraient touchés par la précarité énergétique, pour l'essentiel des propriétaires âgés occupant des maisons individuelles, plutôt construites en zone rurale et avant 1975.

L'enjeu est social, environnemental, mais aussi économique. Les chantiers de rénovation sont une aubaine pour le secteur local de la construction à condition que le marché démarre vraiment et que les artisans saisissent l'occasion de se former aux nouvelles compétences de la réhabilitation thermique. Plus technique que celui de la construction neuve, ce marché peine à démarrer dans un contexte économique où les particuliers ne prennent pas toujours la mesure des enjeux, trop préoccupés par les difficultés du présent.

Le frein principal est celui du financement des travaux. Relativement élevés, ceux-ci apportent un retour sur investissement qui n'est pas immédiat et donc peu mobilisateur pour des propriétaires occupants parfois âgés ou plus portés sur l'épargne domestique que sur l'investissement dans le contexte économique actuel.

Les solutions idéales sont encore à trouver, mais la formule du tiers investissement apparaît comme une réponse plausible. Elle consiste à apporter au propriétaire la somme nécessaire pour la réalisation des travaux, accompagnée d'une garantie de performance énergique. Cette garantie permet au propriétaire de signer un contrat avec le tiers investisseur, auquel il paiera un loyer équivalent à l'économie réalisée par la diminution de ses charges énergiques induite par les travaux d'isolation.

Les pouvoirs publics doivent donner un coup de pouce à ce marché de la rénovation encore trop craintif en impulsant le développement de structures à tiers investissement. Car, si les aides publiques doivent être conséquentes pour les plus modestes, comme le propose le programme national « Habiter mieux » de l'Anah, bien souvent accompagné par des collectivités territoriales, il ne faut pas négliger de convaincre un public relativement plus aisé mais encore dubitatif quant à l'intérêt de ces travaux.

Le gouvernement a annoncé sa volonté d'ouvrir un dialogue environnemental afin d'engager la France vers un nouveau modèle de développement durable. Dans cet esprit, une conférence sera réunie les 14 et 15 septembre 2012. Espérons que cette question sera aussi au cœur des débats et que, pour une fois, le millefeuille institutionnel saura trouver les complémentarités nécessaires pour rendre ce chantier le plus efficace possible. Ce serait un signe annonciateur de politiques publiques sans intérêts court-termistes, réconciliant enfin le social, l'économie et l'écologie, trop souvent opposés par les uns et les autres. Des politiques publiques d'une nouvelle ère civilisationnelle ?

MARTINE ALCORTA

ÉLUE EELV, VICE-PRÉSIDENTE DE LA RÉGION AQUITAINE

12 juin 2012

Message de soutien de notre ministre Pascal Canfin

Cher-e-s ami-e-s

Au lendemain du premier tour des élections législatives, je souhaite envoyer un petit mot à tout les candidates et candidats d'EELV. Je veux féliciter tous ceux, candidates et candidats, et l'ensemble des militants à leurs côtés, qui ont porté les idées écolos dans un contexte politique où les priorités économiques et sociales de court terme ont dominé le débat parfois au détriment de l’urgence écologiste. Nous n'avons pas à rougir de notre score national, réalisé dans des conditions difficiles avec souvent très peu de moyens. Nous savons que notre travail de conviction s'inscrit dans le temps long.

Partant en Afghanistan cette semaine, pour définir les contours de l'aide civile française après 2012, je ne pourrais malheureusement pas être physiquement présent lors des meetings des prochains jours aux côtés de nos candidates et candidats qui portent les espoirs de la gauche rassemblée pour le second tour. Je sais que vous allez tout faire dans cette dernière semaine pour faire gagner le changement indispensable à notre pays et pour assurer la présence d'un groupe écologiste à l'Assemblée nationale.
Amitiés
Pascal Canfin

11 juin 2012

Communiqué de presse – 11 juin 2012

Je tiens tout d'abord à remercier l'ensemble des électeurs de la quatrième circonscription qui m'ont fait confiance et ont voté pour l'écologie lors de ce premier tour des législatives.

Pour le deuxième tour, il n'y a pas d'autre choix, il faut faire barrage à la droite et battre sa candidate.

L'UMP et ses alliés viennent de gouverner la France pendant plus de dix ans et laissent derrière eux un bilan catastrophique avec l'explosion de la dette, du chômage mais aussi des privilèges. C'est ce bilan qui est responsable du score élevé du Front National. Je suis persuadée que seule la Gauche défendra une autre politique plus responsable et plus juste.

François Hollande s'est engagé sur la voie du changement, donnons lui une large majorité à l'Assemblée Nationale. Alors dimanche prochain, votons Conchita Lacuey.

Je la soutiens en espérant qu'elle appuiera nos idées sur la conversion écologique de l'économie, la transition énergétique, la sortie du nucléaire, une alimentation saine et ce, afin de stimuler l'emploi vert et préserver notre santé."

Paula Knibbs, Candidate EELV sur la quatrième circonscription de la Gironde

3,8 % pour la 33-04

Les résultats sont certes un peu décevants = 3,8 % sur la 4ème circonscription qui va d'Ambès à Floirac. Cependant ils sont 2 fois meilleurs que la présidentielle ! (1 , 65 % soit 600 voix de plus ) et meilleurs que ceux des dernières législatives ( 2 , 50 % soit 500 voix de plus ).

Ces résultats sont dans la moyenne EELV Girondine :
- Bordeaux Nord ( 1ère ) 4,29 % pour EELV
- Bordeaux 2ème ( 2ème ) 6,21 %
- Bordeaux 3ème( Bègles ) 51,99 % pour Noël MAMERE
- Médoc ( 4ème ) 2,73 %
- Mérignac ( 6ème ) 4,43 %
- 7ème ( Cestas ) 4,82%
- 8ème Arcachon 3, 65%
- 9ème ( entre 2 Mers ) 3,47%
-10 ème Libourne ( 3, 24% )
- 11ème Nord Gironde 2,4%
-12 ème 3,09 %

Sur la 4ème, Le Font de Gauche réalise un score de 7,86 % en chute par rapport aux 1er tour des présidentielles avec MELENCHON à 12,99% ( perte de 1000 voix ). Le FN perd 4000 voix par rapport aux 1er tour des présidentielles. Conchita Lacuey perd 2000 voix par rapport au 1er tour des présidentielles. ( ce qui est peu sur 25 000 ) mais gagne 4 000 voix par rapport au 1er tour de 2007 !
Même si cela peut sembler décevant, ces résultats ne doivent pas décourager car nous sommes en hausse par rapport au dernier scrutin. Il n'y a eu quasiment aucune campagne nationale ni même départementale tous nos leaders étant eux mêmes engagés et souvent dans des campagnes où il y a un accord EELV / PS. Cette campagne a été très courte et sans moyens, EELV étant complètement asséchée.

Sur le front des bonnes nouvelles , saluons l'élection de Noël MAMERE au 1er tour et la qualification de Brigitte ALLAIN dans la circonscription de Bergerac pour le 2ème tour face à l' UMP dans un contexte de division. On pourrait donc disposer de 2 députés EELV en Aquitaine.

8 juin 2012

Pacte Rio + 20



Nos huit engagements pour Rio +20:
1 – Que des objectifs clairs à l’horizon 2022 (et non 2030) soient fixés lors de ce sommet pour le développement d’une économie verte qui sache dépasser la seule idéologie de la croissance et du profit financier et que ces objectifs soient assortis d’engagements contraignants
2 – Que les investissements effectués par la Banque mondiale et les autres fonds internationaux intègrent des objectifs d’éco-conditionnalité, de relocalisation d’activités, de circuits de proximité de distribution et diffusion, de souveraineté alimentaire, de pratiques agro écologiques, ou encore de développement de la sobriété énergétique et des énergies renouvelables
3 – Qu’un statut juridique pour les biens publics mondiaux et biens communs soit créé
4 – Qu’une fiscalité environnementale soit développée et portée par l’ensemble des pays sur la planète
5 – Qu’une partie des recettes liées à la taxation sur les flux financiers soit dédiée à un fonds environnemental, notamment de protection de la biodiversité dans les pays du sud
6 – Que soit mise en place une gouvernance démocratique à travers la création d’une Organisation Mondiale de l’Environnement sous l’égide des Nations Unies dont les décisions soient opposables à l’OMC, au FMI et à la Banque mondiale afin d’influer sur le commerce mondial
7 – Que l’effectivité de ce droit soit assurée par un Tribunal international de justice climatique fonctionnant sur le modèle de la Cour de La Haye, avec un corpus juridique intègrant une clause de la nation la plus favorisée en termes environnementaux
8 – Que la Convention de Genève relative au statut de réfugié de 1951 soit élargie à un statut des migrants climatiques via la définition d’un droit d’asile environnemental.

Nous avons rendez-vous à Rio avec les générations futures et la communauté internationale ne peut pas se permettre de manquer ce sommet. Des représentants d’EELV seront donc présents tout au long des négociations pour porter ce message ambitieux.